Ce mercredi 10 janvier 2024, le syndicat de police Unité SGP FO a organisé un rassemblement à Paris pour dénoncer les futures conditions de travail lors des Jeux Olympiques.
« JO en danger, policiers méprisés ». C’est au son de ce slogan que quatre bus à impériale ont défilé ce mercredi 10 janvier 2024 dans les rues de Paris. À leur bord, des dizaines de membres du syndicat policier Unité SGP Police FO. L’objectif : dénoncer les futures conditions de travail des forces de l’ordre lors des Jeux olympiques de 2024.
Baptisé ironiquement « cérémonie d’ouverture », l’évènement parti de la place Saint-Augustin dans le 8ᵉ arrondissement a rassemblé environ 300 personnes, venues principalement de l’Île-de-France.
Dans les bus, la musique est à fond et les slogans s’enchaînent sous le regard étonné des badauds.
Les véhicules sont affublés de plusieurs banderoles revendicatives : « L’important, c’est d’anticiper », ou encore « policiers en souffrance, quelle image de la France ».
Cette démonstration de force s’est tenue dans un contexte de tension entre les syndicats de police et le ministère de l’Intérieur. Lors des Jeux Olympiques à venir, un grand nombre d’effectifs va être mobilisé pour assurer la sécurité.
Gardes d’enfants et prime exceptionnelle
Pour les syndicats, des contreparties doivent être proposées par Gérald Darmanin : « On demande un dialogue social. Il y a la question des gardes d’enfants, mais aussi la demande d’une prime exceptionnelle. Il est primordial de mettre les policiers dans un bon état d’esprit », détaille Grégory Joron, secrétaire général du syndicat Unité SGP Police FO.
Beaucoup de policiers ont en effet besoin de savoir comment ils pourront s’organiser l’été prochain, particulièrement avec leurs enfants. « Il y a des jours de congés qui ne pourront pas être posés en pleine période de vacances scolaires. Comment vont faire les policiers qui vivent seuls avec leurs enfants ? », poursuit le secrétaire général, qui dénonce aussi les congés imposés aux forces de l’ordre.
Des revendications restées lettre morte
Ces revendications sont pour l’instant restées lettre morte, faisant monter la colère. « Nous sommes à six mois de la cérémonie d’ouverture, et nous ne savons toujours pas à quelle sauce nous allons être mangés », s’indigne Linda Kebbab, porte-parole du syndicat.
L’évènement est aussi un moyen de pointer du doigt l’absence de considération après une année difficile. « Il y a eu les émeutes ou encore les manifestations contre la réforme des retraites, et nous n’avons eu aucune reconnaissance », soupire Reda Belhaj, délégué départemental du syndicat.
Les bus devaient dans un premier temps se rendre devant plusieurs sites olympiques. C’est finalement aux abords de la place de la Bastille dans le 12ᵉ arrondissement que la manifestation s’est terminée. Plusieurs policiers ont distribué des flyers aux passants. Fumigènes et drapeaux étaient aussi de la partie.
Pour Grégory Joron, ce premier acte a pour vocation d’avertir le ministère de l’Intérieur sur l’inquiétude grandissante des syndicats. « Nous avons déjà dans l’idée de mettre un « décathlon de la mobilisation policière », si nos demandes n’étaient pas prises en compte », révèle le délégué syndical sans en préciser davantage.
Unité SGP Police FO n’est toutefois pas le seul syndicat vent debout à l’approche des JO. Le bloc syndical formé par Alliance Police Nationale et UNSA Police ont annoncé une « journée noire » jeudi 18 janvier 2024.
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