L’opinion des Français sur l’insécurité et sur l’image des forces de sécurité.
Alors que les émeutes urbaines de juin dernier, inédites par leur ampleur, ont été marquées par de violents affrontements entre forces de l’ordre et émeutiers, l’Ifop pour Rue Bleue / l’Essor de la gendarmerie, a interrogé les Français sur l’insécurité et sur l’image des forces de sécurité.
L’ampleur prise par le trafic de drogue dans de nombreux quartiers (pour 89% des Français) et l’incivisme (88%) apparaissent comme les premières causes d’insécurité sur le territoire, les « carences générales » des autorités publiques complétant ce quatuor de tête : 88% des Français citent en effet le manque de volonté des pouvoirs publics, et 87% le manque de moyens de la police et de la gendarmerie.
- Sur ce point, un consensus émerge. Toutes les catégories de population, peu importe l’âge, la classe sociale ou la sensibilité politique, considèrent que les premiers facteurs d’insécurité en France sont le trafic de drogue, l’incivisme et les carences des autorités publiques.
D’autre part, notons que les causes liées à l’immigration et les difficultés d’intégration – bien que majoritairement mentionnées par les Français et en hausse par rapport à février 2023 – se placent en retrait : 77% (+6 points par rapport à février) des sondés citent aujourd’hui l’échec de l’intégration des personnes issues de l’immigration comme une cause importante des problèmes d’insécurité sur le territoire national, 75% (+7 points) la poursuite des flux migratoires et l’arrivée permanente de nouveaux étrangers en France et 71% (+3 points) le communautarisme et le fondamentalisme religieux. - L’étude met en exergue des clivages politiques concernant ces questions identitaires et d’intégration. Ainsi par exemple, 94% des proches du Rassemblement national et 95% des partisans Les Républicains estiment que la poursuite des flux migratoires et l’arrivée permanente de nouveaux étrangers en France sont des causes importantes d’insécurité en France ; contre « seulement » 51% parmi les sympathisants de la France insoumise.
Gendarmes et policiers bénéficient toujours d’une très bonne cote d’opinion …
Trois mois après la mort du jeune Nahel, les gendarmes et les policiers restent toujours très bien perçus par les Français : 88% déclarent en effet avoir une bonne opinion des gendarmes (contre 85% en décembre 2020) et 78% concernant les policiers (-3 points par rapport à février 2023, mais + 8 points par rapport à 2020, point bas atteint à l’époque en raison de la survenue de « violences policières »).
- Des différences en fonction de la proximité politique émergent d’une manière considérable sur la popularité des policiers. Seulement 39% des proches de La France Insoumise déclarent avoir une bonne opinion des policiers, contre 91% parmi les partisans Les Républicains et 86% parmi ceux du Rassemblement national.
- Notons que la popularité des gendarmes est beaucoup plus consensuelle. Toutes les sensibilités politiques ont une bonne opinion des gendarmes, aussi bien à gauche (78% chez La France insoumise) qu’à droite de l’échiquier politique (96% chez Les Républicains et 89% auprès des proches du Rassemblement national).
… A l’inverse de l’Exécutif, qui peine à convaincre sur les thèmes sécuritaires
Dans le contexte de défiance généralisée des Français vis-à-vis de la classe politique, l’Exécutif peine à convaincre sur les thèmes sécuritaires.
- D’une part, à l’aube des Jeux Olympiques 2024, une seule courte majorité (54%) fait confiance au gouvernement et aux ministres de l’Intérieur et de la Justice pour assurer la sécurité à l’occasion de ce grand évènement sportif.
- D’autre part, concernant des délits « plus précis », seulement 35% des Français font confiance à l’Exécutif pour réduire le nombre des refus d’obtempérer lors des contrôles routiers, 28% pour le nombre de rodéos urbains et 25% l’ampleur du trafic de drogue dans les quartiers où il est implanté.
(Cette synthèse résume une étude de 41 pages, avec tableaux et détails)
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